(2000/06) Sport et MICI
Pr Laurent Beaugerie,
Service d'Hépato-gastroentérologie et nutrition, Hôpital Saint-Antoine, Paris
La maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique évoluent le plus souvent par poussées, séparées par des périodes parfois très longues de rémission complète ou d'accalmie relative.
Au moment des poussées, un état de fatigue net (asthénie) est fréquent. Il se manifeste par des difficultés à faire face aux activités habituelles, un besoin de sommeil accru, l'envie de faire des siestes. Nul n'a alors à l'esprit de faire du sport. Dans les états de fatigue légers, le sport est la première activité qui devient pénible. Quel que soit le degré de fatigue au moment d'une poussée, il vaut mieux arrêter temporairement le sport, et ne surtout pas se forcer.
Quand le traitement de la poussée fait effet, l'envie de reprendre l'ensemble des activités antérieures revient. Vis à vis du sport, la reprise doit être très progressive, en privilégiant d'abord les activités physiques douces (marche) et les sports d'endurance (jogging, nage et vélo à petite vitesse), avant de reprendre des sports plus violents (tennis de compétition, squash, sports collectifs, sports de combat). S'il y a eu une perte de poids importante au moment de la poussée, une activité physique régulière (marche, vélo d'appartement) associée à la reprise d'apports alimentaires corrects favorise la reconstitution du capital musculaire. Cependant, après une intervention chirurgicale ayant comporté une ouverture du ventre (laparotomie), la reprise d'une activité physique modérée ne sollicitant pas trop les muscles abdominaux (marche, nage douce) n'est possible qu'au bout d'un mois, celle des sports proprement dits au bout de deux mois. Lettre de l'afa n°15- Juin 2000.
Plus généralement, la pratique régulière d'un sport participe à l'équilibre général de l'individu. Avoir une bonne condition physique suppose de faire du sport au moins trois fois par semaine, à raison d'au moins vingt à trente minutes à chaque séance. Le sport aide ainsi à surmonter les stress de tous ordres, et limite l'attirance vers le tabac, dont les effets sont particulièrement nuisibles au cours de la maladie de Crohn.
Lettre de l'afa n°15- Juin 2000.
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