(2004/05) Risque fracturaire au cours des MICI
Pr Yoram Bouhnik
Hépato-Gastroentérologie et Assistance Nutritive, Hôpital Lariboisière, Paris
Van Staa T.P.et al. Gastroenterology 2003 ; 125 : 1591-7. Grade B.
Les MICI sont associées à une réduction de la masse osseuse, mais l'augmentation du risque fracturaire reste controversée. Les auteurs ont mené une étude cas -contrôle pour évaluer le risque de fractures chez les sujets atteints de MICI . 231 778 sujets atteints de fracture et 231 778 sujets contrôles appariés pour l'âge et le sexe ont été étudiés. Les informations provenaient de la base de données du centre de recherche des pratiques médicales du Royaume Uni, qui recense 6 % de la population. Un antécédent de MICI a été recherché à partir des observations médicales.
La prévalence des MICI était de 156 et 282 pour 100 000, respectivement pour la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique. Chez les sujets atteints de MICI, on notait une augmentation du risque de fracture vertébrale (OR 1,72 ; IC95% 1,13 – 2,61), et de fracture de hanche (OR 1,59 ; IC95% 1,14-2,23) ; le risque de fracture de hanche était plus important en cas de maladie de Crohn (OR 1,86 ; IC95% 1,08 – 3,21) que de recto-colite hémorragique (OR 1,40 ; IC95% 0,92 – 2,13). La sévérité de la maladie, évaluée par le nombre de symptômes digestifs associés au risque [diarrhée, douleurs abdominales, anémie, rectorragies, amaigrissement ou hospitalisation], était prédictive du risque de fracture, même après ajustement pour l'utilisation des corticoïdes (OR 1,46 ; IC95% 1,04 – 2,04). Seul 13,1 % atteints de MICI avec antécédent fracturaire recevaient des traitements dans l'année suivant la fracture [biphosphonates (7 %), vitamine D (7 %), traitements hormonaux (1,5 %)].
Le risque de fracture attribuable à la MICI n'était pas différent entre les hommes et les femmes, et n'était pas significativement augmenté chez les sujets ayant subi une intervention chirurgicale. Les femmes et les hommes âgés de 65 ans atteints d'une MICI sévère avaient une probabilité de fracture de hanche à 10 ans de respectivement 7 % et 2,8 %.
Ainsi, les sujets atteints de MICI ont un risque élevé de fracture en rapport avec l'activité de la maladie et l'utilisation de corticoïdes oraux. Cependant, peu d'entre eux reçoivent des traitements ostéoprotecteurs, ce qui souligne l'importance du dépistage et du traitement de l'ostéoporose dans cette population.
Crohn - RCH n° 19- Mai 2004
Réalisé à l'initiative de Solvay Pharma
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