Vivre avec Crohn depuis 20 ans : le témoignage de Yannick

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Atteint de la maladie de Crohn et de spondylarthrite ankylosante depuis plus de 20 ans, Yannick a choisi de partager son parcours avec une sincérité désarmante, un humour décapant… et une bonne dose de recul. À travers son texte « Comment faire taire un petit Crohn ? », il livre une réflexion profonde sur la peur, la résilience, la santé mentale et le pouvoir de l’autodérision face à la maladie chronique.

Dans cette interview, il revient sur les moments-clés de son cheminement, les ressources qui l’aident à avancer, et les conseils qu’il aimerait transmettre à celles et ceux qui débutent dans l’aventure Crohn.

Bonjour Yannick, vous avez voulu partager votre histoire, présentez-vous 
Je suis Yannick, j’ai 50 ans, père de deux grands enfants majeurs et cadre administratif depuis 23 ans.

Vous parlez avec beaucoup d’humour et de recul de votre parcours avec la maladie de Crohn. À quel moment avez-vous compris que l’acceptation passait aussi par l’autodérision ?
J’ai la chance d’être entouré d’une famille et d’amis qui pratiquent l’humour et l’autodérision comme un sport de compétition. Pendant les premiers mois avec la maladie, je me suis un peu isolé, car j’avais envie de tout sauf de rire. Puis j’ai progressivement réintégré l’équipe des comiques, me rendant compte que cela m’aidait beaucoup à accepter et gérer mon Crohn.

Dans votre témoignage, vous insistez sur l’importance du soutien psychologique. Qu’est-ce qui vous a convaincu de franchir le pas vers une thérapie, et qu’en retenez-vous aujourd’hui ?
Je pense que le principal allié d’une maladie auto-immune est la peur. Et pour faire face à une alliance aussi redoutable, il faut se trouver un allié. Or, la famille et les amis ne sont pas toujours suffisamment disponibles ou armés pour vous aider à mener un tel combat. Les spécialistes de la psychothérapie sont là pour vous aider, ne serait-ce que le temps nécessaire pour vous faire comprendre que « la peur n’existe pas ».

Vous évoquez de nombreuses passions qui vous aident à vivre pleinement malgré la maladie. Quelle place tiennent ces petits plaisirs dans votre quotidien de “Crohnien” ?
=> Quand on souffre d’une poussée inflammatoire, on perd complètement la notion de plaisir. Or, ce sont les petits plaisirs répétés qui engendrent la joie, voire une forme de bonheur. Et c’est ce sentiment de bonheur qui peut aider à bien vivre avec un Crohn. Moralité : faites-vous plaisir aussi souvent que possible, notamment en cultivant vos passions !

Avec plus de 20 ans de recul sur la maladie de Crohn, quel message ou conseil essentiel aimeriez-vous transmettre à une personne qui vient tout juste d’être diagnostiquée ?
Je dirais : « N’ayez pas peur ! ». Car vous n’êtes pas seul, la médecine fait des progrès formidables, et vous avez en vous toutes les ressources nécessaires pour « faire taire un petit (et même un gros) Crohn ».

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