Bonjour,
Aujourd’hui, on ne considère plus la dysbiose uniquement comme une conséquence passive de l’inflammation. Les données actuelles montrent qu’elle fait partie intégrante du mécanisme de la maladie, au même titre que l’immunité, la barrière intestinale et le terrain génétique. Ce n’est pas la cause unique, mais un facteur causal et d’entretien de la maladie.
Chez beaucoup de patients, y compris avec peu de symptômes “classiques”, on observe une altération durable du microbiote, une diminution de bactéries anti-inflammatoires et une augmentation de gaz, fermentations, intolérances alimentaires
même en dehors des poussées cliniques.
Concernant les 5-ASA (Pentasa, Fivasa), ils peuvent effectivement réduire l’inflammation muqueuse, mais ils n’agissent pas directement sur la possible dysbiose; En revanche stopper l’inflammation chronique (via le médicament) permet au microbiote de se stabiliser et de retrouver un état plus stable et symbiotique. C’est connu et largement documenté dans des études récentes. Le fait de retrouver des comprimés non dissous dans les selles est un phénomène connu.
Un SIBO ou une autre forme de déséquilibre microbien peut coexister avec une RCH, surtout en cas de ballonnements post-prandiaux importants, de trouble du transit, mais ce n’est pas toujours simple à objectiver et ce n’est pas forcément le seul mécanisme en jeu. L’alimentation, elle, n’est pas un traitement de la RCH au sens strict, mais elle peut clairement moduler le microbiote, les fermentations et les symptômes, ce qui explique pourquoi certains patients observent des améliorations notables sur le plan digestif, sans pour autant “guérir” la maladie.
La RCH est une maladie complexe, multifactorielle, et ton parcours montre surtout que le modèle “un traitement pour tous” atteint ses limites. Tu n’es clairement pas seul dans ce vécu, et beaucoup de patients avec des formes dites “peu sévères” se reconnaîtront dans ton message. Mon gut feeling est qu’il important de prendre des traitements quand l’inflammation persiste, en les utilisant comme béquilles, le temps que l’on se « retape » avec une bonne hygiène de vie dont l’alimentation et le rapport au stress est central chez les malades chroniques avec impacts sur la flore microbienne.
Bon courage à toi





