Les principes généraux de l’alimentation

L’alimentation fait partie des besoins fondamentaux, au même titre que dormir et boire. Elle prend une place particulièrement importante chez l’espèce humaine à travers les différents repas de la journée mais également dans sa dimension familiale et sociale.

En cas de MICI, son importance est d’autant plus marquée et dans les préoccupations quotidiennes des malades et leurs proches. Les MICI sont des pathologies digestives, les aliments consommés vont donc être en contact direct avec la muqueuse digestive. Lorsque la muqueuse est inflammée et douloureuse, le choix d’aliments doux et tolérés sans (trop) d’inconforts est parfois difficile.

Aujourd’hui, le lien entre alimentation et poussée inflammatoire est encore flou. Il est donc difficile avec l’alimentation uniquement de prévenir l’apparition d’une poussée inflammatoire ou de permettre un passage en rémission. Des nombreuses recherches sont actuellement menées afin de répondre aux interrogations des malades et de leurs proches.

En revanche, il est tout à fait envisageable à travers l’alimentation de travailler autour des symptômes digestifs dont souffrent les malades. L’objectif étant ici de soulager les inconforts digestifs et d’apporter une alimentation au plus proche des besoins nutritionnels.

Les personnes souffrant de MICI présentent des besoins nutritionnels spécifiques à prendre en compte pour des conseils alimentaires adaptés, notamment au cours des poussées inflammatoires.

Par l’alimentation, nous veillerons plus particulièrement à un apport suffisant en énergie, protéines, vitamine D, calcium, fer, … pour compenser les dépenses et/ou pertes liées à la maladie.

Les conseils doivent être systématiquement personnalisés afin de les adapter aux besoins quantitatifs et qualitatifs de chacun (énergie, nutriments et micro-nutriments). Tenir compte des habitudes alimentaires personnelles, culturelles, religieuses, ainsi que du rythme de vie familiale et professionnelle afin de guider en fonction des aliments consommés ou non, de leur digestibilité, de la sensibilité digestive individuelle, de la période de poussée ou de rémission ainsi que des peurs et phobies alimentaires associées à certains aliments.

Vigilance sur la restriction alimentaire

Attention ! Les symptômes digestifs induisent une alimentation restreinte et monotone. Il est important de rester vigilent sur l’installation progressive d’une restriction alimentaire durable.

La démarche spontanée entreprise par le malade et/ou sa famille souvent rencontrée est la suivante : une gêne abdominale apparaît quelques heures après un repas, on supprime alors un des aliments du repas que l’on met en cause. Mais en fait, est-ce la viande ou la sauce ou les pommes de terre ou… le hasard ?  C’est ainsi que certains malades présentent une alimentation carencée associée à une perte de poids et sans amélioration des symptômes digestifs.

Parallèlement, de nombreuses propositions de régimes alimentaires sont disponibles. Les pistes sont séduisantes lorsque les traitements sont lourds et la maladie handicapante au quotidien. Malheureusement, à ce jour, il est difficile d’associer des causes alimentaires à l’apparition d’une poussée inflammatoire, sa prévention ou d’un passage en rémission et d’en faire une règle valable pour tous.

Le résultat de ces tentatives s’avère le plus souvent maigre avec des conséquences néfastes telles que fatigue accentuée, carences nutritionnelles, dénutrition, apparition de troubles alimentaires, …

Suite à l’association de restrictions alimentaires et de régimes divers, de nombreux patients se disent « perdus » et ne plus comprendre ce qu’ils doivent manger et ne pas manger. La volonté est d’aller mieux, de bien faire et se faire du bien.

Nutrition : la place des régimes dans une MICI

Régime sans résidu, régime sans gluten, régime pauvre en FODMAPs, autant d’alimentations dont les malades de MICI ont entendu parler. Quels sont leurs bénéfices possibles et leurs limites ? Doriane Cotel, diététicienne référente à l’afa, répond à toutes vos questions !

Des aliments à éviter ou à limiter ?

Le lien entre les aliments et l’apparition ou la prévention d’une poussée inflammatoire ou d’un passage en rémission est très flou actuellement.

En l’absence de données scientifiquement validées, les aménagements alimentaires (choix des aliments, modes de préparation, rythme alimentaire, …) ont vocation à soulager les symptômes digestifs.

Certains aliments sont plus digestes que d’autres et il est possible d’observer une certaine vigilance sur ce point pour soulager votre confort digestif et améliorer votre transit lorsque vous préparez vos repas.

Le but de l’alimentation sera de choisir des modes de préparation rendant les aliments plus digestes et doux pour la muqueuse intestinale.

  • Epluchage des fruits et légumes
  • Coupe et texture des aliments
  • Cuissons (vapeur, à l’étouffé, wok, basse température, mijotée, …)

Certains aliments seront écartés temporairement, parfois définitivement selon les cas de l’alimentation.

  • Céréales complètes le temps des diarrhées
  • Aliments fibreux en cas de sténoses (alimentation « sans bouchon »)

Si vous souhaitez être accompagné pour l’alimentation, vous pouvez contacter un diététicien. Il est le seul professionnel spécialiste de la nutrition.

L’afa vous propose :

  • Des permanences diététiques tous les mardis de 14h à 18h
  • Un annuaire de diététiciens formés aux MICI et inscrits dans une démarche de formation continue
  • Des fiches thématiques abordant l’alimentation sous différents angles pour mieux répondre vos besoins

Actualités

Maltodextrine : un additif à surveiller

 

La maltodextrine est un agent épaississant utilisé dans l’alimentation. Elle fait partie des additifs alimentaires suspectés de favoriser l’inflammation intestinale.

Une revue générale de la littérature abonde en ce sens (lien). Il est par contre difficile d’isoler cet additif des autres en l’absence d’étude spécifique.

Ce que l’on sait, c’est que les aliments contenant des additifs (polysorbate, carboxyméthyl cellulose, maltrodextrine, autres …) modifient le microbiote et semblent associées (dans des études épidémiologiques) à un risque un peu plus grand de développer un cancer ou des maladies inflammatoires. L’effet direct de la maltodextrine et des autres additifs chez un patient atteint de MICI* n’est pas connu.

La recommandation de l’afa est de diminuer autant que possible la consommation des aliments ultra-transformés et de favoriser une alimentation plus naturelle : le marché plutôt que le supermarché !

 

*MICI : maladie inflammatoire chronique de l’intestin

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