Des régimes spécifiques ?

UN REGIME OCCIDENTAL PREVIENT L’INFLAMMATION ET LA FIBROSE INTESTINALE DANS UN MODELE DE COLITE INDUITE PAR LE DSS

Leboutte, M., Pangault, C., Guérin, C. & al. (2023). Nutrition Clinique et Métabolisme.
https://doi.org/10.1016/j.nupar.2023.03.182

Objectif : évaluer l’effet d’une alimentation occidentale sur l’inflammation intestinale et le développement de la fibrose intestinale dans un modèle murin de colite aiguë ou chronique.

Western Diet (WD) : 40 % de lipides, 43 % de glucides dont 30 % de sucrose régime

→ La WD prévient l’inflammation et la fibrose intestinale (dans les conditions expérimentales) mais des études supplémentaires sont nécessaires.

 

LA RESTRICTION DE L’APPORT ALIMENTAIRE PREVENTIVE DANS LA PRISE EN CHARGE DES MALADIES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES DE L’INTESTIN DANS UN MODELE MURIN.

Thèse de science de la vie et de la santé soutenue en 12/2022 par Heba, A-C.Alimentation et Nutrition. Université de Lorraine DDOC_T_2022_0292_HEBA.pdf

3 protocoles :

  • Etudier l’effet dose de la restriction alimentaire et démontrer qu’elle doit être personnalisée.
  • Confirmer le choix de la restriction alimentaire et étudier ses effets anti-inflammatoires et sa mécanistique.
  • Étudier la composition du microbiote mais également son rôle dans la protection contre les colites induites en réalisant un transfert de microbiote fécal.
  • Résultats : « les cycles de restriction alimentaire personnalisée et de réalimentation peuvent améliorer ou inverser les symptômes et la pathologie associés aux MICI dans un modèle de souris DSS chroniques, en partie par la modulation du microbiome intestinal. […] Dans l’ensemble, les résultats indiquent que la restriction alimentaire peut être une approche optionnelle pour le traitement de la colite, seule ou en association avec des agents immunosuppresseurs, ou comme traitement de secours pour les patients qui ne répondent pas ou deviennent moins sensibles aux traitements médicaux. »

LE REGIME PAUVRE EN FODMAPS PEUT-IL ETRE UTILISE POUR GERER LES SYMPTOMES DES MICI ?

2021. Juliette Nutrition. https://www.juliette-nutrition.com/le-regime-pauvre-en-fodmap-peut-il-etre-utilise-pour-gerer-les-symptomes-des-mici/

Les personnes atteintes de MICI sont plus susceptibles d’avoir une intolérance au lactose et une malabsorption du fructose est prévalente chez ces derniers.

MAIS ce régime ne convient pas à tous :

  • C’est un régime restrictif : risque de carences tandis que malnutrition courante chez les personnes atteintes de MICI
  • Un impact négatif sur la diversité du microbiote
  • La réduction de bactéries bénéfiques peut aggraver l’inflammation
  • La santé mentale peut être mise à mal

QUEL REGIME ALIMENTAIRE POUR LES PATIENTS ATTEINTS DE MICI ? (abstract)

Chaabane, B., Ben Amor, N., Ben Mansour, S. & al. (2020). Hepato-Gastro & Oncologie Digestive. EBSCOhost | 142592557 | Quel régime alimentaire pour les patients atteints de MICI ?

  • Les régimes les plus courants associés à un risque accru de MICI sont les régimes riches en graisses animales et faibles en fruits et légumes.
  • Il existe une relation entre le régime alimentaire, les symptômes et l’inflammation intestinale.

Recommandation : un régime alimentaire bien équilibré et sain (faible en gras et en sucre) préparé à partir d’aliments frais, en excluant les aliments qui sont associés à des symptômes abdominaux.

 

NUTRITION ANTI-INFLAMMATOIRE ET MICI : QUE DIRE A NOS PATIENTS ?

Hébuterne, X. (2019). Nutrition Clinique et Métabolisme. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2019.02.003

  • Une alimentation riche en fruits et légumes, en poisson et pauvre en viande rouge et sucreries réduit le risque de développer une MICI.
  • L’exclusion des aliments ultra-transformés pourrait être bénéfique au cours des poussées de la maladie.
  • La prise prolongée de compléments alimentaires n'est pas souvent inefficace et peut être dangereuse.

→ Il faut privilégier une alimentation plaisir, saine, variée, équilibrée et adaptée aux symptômes de la maladie. L’accompagnement par un(e) diététicien(e) est recommandé.

« Faut-il suivre un régime lorsqu’on a une MICI et si oui lequel ? »

Globalement, la survenue d’une poussée n’est pas liée directement à l’alimentation.

En cas de poussée inflammatoire sévère, préférer un régime sans résidu pendant quelques jours afin de réduire le nombre de selles et les douleurs abdominales peut être utile pour diminuer le volume des selles et leur nombre.

NUTRITION : JEUNE ET MICI

Bonnaud, G. (2019). Hegel. https://doi.org/10.3917/heg.094.0387

  • La manipulation du régime alimentaire et du microbiote intestinal peut offrir de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter les MICI.
  • Le régime alimentaire occidental semble avoir des effets néfastes sur l’intestin et le microbiote. Plusieurs aliments « transformés et additifs » du régime alimentaire occidental ont alors effets néfastes sur l’intestin et le microbiote, ce qui constitue un risque accru de développer une MICI.

Cercle non vertueux de dénutrition : lésions intestinales favorisées par le régime occidental

  • Immuno-nutrition : effets que les facteurs alimentaires peuvent avoir sur différents aspects du système immunitaire et le microbiote / microbiome

⇒ Un régime sain riche en fruits, légumes, vitamine D et limité en calories (sucre et graisse) favorise une fonction immunitaire normale.

Probiotiques : les essais cliniques ont peu de succès sur les MICI

Prébiotiques : pas d’amélioration systématique

Restriction calorique :

Avantages du jeûne prolongé (au moins 3 jours) :

  • Propriétés anti-inflammatoires ⇒ lien possible avec l’immuno-modulation produite par le jeûne
  • Psychisme et bien-être : introspection, stabilisation émotionnelle, positivité de l’humeur, baisse du stress, vitalité accrue

REGIMES ALIMENTAIRES ET PATHOLOGIES DU TUBE DIGESTIF

Jouët, P. (2019). 295_019_Jouet.pdf (fmcgastro.org)

Le régime pauvre en FODMAPs peut être proposé chez des patients atteint d’une MICI en rémission avec des symptômes digestifs persistants.

 

LES REGIMES VEGETARIENS OU SANS GLUTEN CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D’UNE MALADIE INFLAMMATOIRE DE L’INTESTIN SONT ASSOCIES A UN BIEN-ETRE PSYCHOLOGIQUE INFERIEUR ET A UN MICROBIOTE INTESTINAL DIFFERENT, MAIS AUCUN EFFET BENEFIQUE SUR L’EVOLUTION DE LA MALADIE.

Schreiner, P., Yilmaz, B., Rossel, JB. & al. (2019) https://europepmc.org/article/pmc/6620875

Synthèse : Pas de résultats pertinents concernant les régimes végétariens ou sans gluten. Mais l’étude soulève une association significative avec un bien-être psychologique inférieur chez les malades aux régimes végétariens ou sans gluten.

L’ALIMENTATION : DES CONSEILS DIETETIQUES AU TRAITEMENT NUTRITIONNEL

2019. CREGG. MICI – L’alimentation : des conseils diététiques au traitement nutritionnel – CREGG

  • Ne pas se fier aux idées reçues
  • Demander l’avis d’un médecin avant tout régime
  • Adapter sa nutrition en fonction de l’état de sa maladie
  • Il n’existe pas de régime spécifique dont l’efficacité soit avérée pour tous mais la « healthy diet » peut s’appliquer aux MICI :
  • > Privilégier les produits frais de saison et éviter les produits industrialisés et les plats préparés trop salés et sucrés comprenant souvent des additifs alimentaires et des conservateurs.
  • >Préférer la consommation de poissons, de fruits de mer plus riche en oméga 3, de viande blanche et plutôt limiter la consommation de viande rouge.
  • >Cuisiner « maison » en privilégiant les cuissons vapeur, four ou plancha à l’huile d’olive.
  • >Adopter la consommation de protéines végétales.

 

APPROCHES NUTRITIONNELLES DES MALADIES INFLAMMATOIRES DE L’INTESTIN (MICI)

Dr. D’Oro, A. (2017). https://www.lanutrition-sante.ch/approches-nutritionnelles-des-maladies-inflammatoires-de-lintestin-mici/

  • Le régime en glucides spécifiques : limiter les glucides complexes, éliminer les sucres raffinés, les céréales, les amidons, le lactose mais glucose et fructose permis : résultats concluants
  • La diète FODMAP : les FODMAP (sucres à courtes chaînes) en cas d’intestin enflammé et de microbiote perturbé, ces derniers peuvent provoquer un excès de fermentation qui favorise la formation de gaz, ballonnements et douleurs : résultats concluants
  • La diète paléolithique : favoriser les viandes blanches, noix, fruits et légumes (éviter les produits « modernes » notamment les céréales, légumineuses et produits laitiers) : résultats pertinents mais peu documentés
  • La diète anti-inflammatoire : réduction des sucres raffinés, céréales à gluten, lactose et féculents, graisses saturées et huiles hydrogénées : pas de confirmation d’hypothèse
  • La Vitamine D protège la fonction barrière de l’intestin et améliore l’état du microbiote
  • Le Docteur A. D’Oro liste les aliments à consommer / à exclure en phase active
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