Les pistes : fibres, protéines ?

MICI : QUELS LIENS AVEC LA CONSOMMATION D’ALIMENTS PROTEIQUES ?

2023. Brèves scientifiques. CERIN. MICI : quels liens avec la consommation d’aliments protéiques ? – Cerin 

La consommation de produits laitiers réduit le risque de développer une MICI VS la consommation de viande qui accentue le risque de développer une MICI :

  • Un effet protecteur des produits laitiers qui s’explique probablement par leurs propriétés anti-inflammatoires ou encore par le biais de la vitamine D (ils enrichissent le contenu du microbiote intestinal)

VS

  • Un effet négatif des viandes probablement expliqué par leur teneur élevée en fer ou en acides gras saturés, les composés se formant dans la viande lors de sa transformation / cuisson ou encore l’influence négative sur la composition du microbiote

En résumé, parmi les aliments protéiques, seuls les produits laitiers et les viandes ont un impact sur le risque de développement de MICI.

PROMOUVOIR OU PREVENIR ? LA FONCTION MICROBIENNE INTESTINALE ET L’ETAT IMMUNITAIRE PEUVENT DETERMINER L’EFFET DES FIBRES DANS LES MALADIES INFLAMMATOIRES DE L’INTESTIN

Shin, A. & Kashyap, PC. (2022). https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(22)01298-7/fulltext

Un article qui met en avant la complexité des facteurs impliqués dans la réponse d’un individu aux fibres, tels que la structure chimique des glucides, le répertoire enzymatique du microbiote intestinal et le statut immunitaire de l’hôte (des différences interindividuelles en réponse à la supplémentation en fibres).

Cela témoigne de la nécessité d’approches nutritionnelles de précision plutôt que d’une stratégie unique de supplémentation en fibres dans les états pathologiques.

LES FIBRES DE Β-FRUCTANE NON FERMENTEES ALIMENTENT L’INFLAMMATION CHEZ CERTAINS PATIENTS ATTEINTS DE MALADIES INFLAMMATOIRES DE L’INTESTIN

Armstrong, HK., Bording-Jorgensen, M. & al. (2022)
https://www.gastrojournal.org/article/S00165085(22)011507/fulltextreferrer=https%3A%2F%2Fpubmed.ncbi.nlm.nih.gov%2F

Les fibres sont généralement bénéfiques chez les individus ayant un potentiel fermentatif microbien normal. Toutefois, certaines fibres alimentaires ont des effets néfastes chez certains patients atteints de MICI active et dépourvus d’activités
microbiennes fermentaires.

APPORTS NUTRITIONNELS DES ENFANTS ATTEINTS DE LA MALADIE DE CROHN

2022. Brèves scientifiques. CERIN. Apports nutritionnels des enfants atteints de la maladie de Crohn – Cerin

Les enfants atteints de la maladie de Crohn présentent :

  • Une consommation diminuée de fibres, de polyphénols, de vitamine A, de β-carotène
  • Et une consommation plus élevée de protéines animales et de vitamine B3

⇒ L’alimentation de ces enfants plus proche du typique régime occidental (western diet : consommation plus élevée de viande et plus faible de légumes) que celle des enfants exempts de la maladie : ce régime alimentaire peut être lié à l’apparition de la maladie.

INFLUENCE DES ACIDES GRAS À CHAÎNE COURTE

Une piste : Favoriser l’augmentation de la production d’acides gras à chaîne courte via l’alimentation

Les acides gras à chaîne courte sont des molécules produites par les bonnes bactéries intestinales lors de la fermentation des aliments. Il en existe plusieurs comme l’acétate, le butyrate, le lactate, le propionate et le succinate, dont les proportions et les rôles varient. 

L’alimentation étant le principal facteur qui influence la quantité d’acides gras à chaîne courte, il est recommandé d’intégrer à son alimentation des denrées riches en fibres pour stimuler leur production. De fait, plus la consommation de fibres est élevée, plus il y aura d’AGCC produits.

En ce sens, des recherches ont mis en avant les effets anti-inflammatoires des AGCC (notamment le butyrate) qui semblent jouer un rôle dans le déclenchement de la spécialisation des cellules immunitaires qui contribuent à « maintenir l’ordre » (ce que l’on appelle les cellules T régulatrices).

L’apport intestinal d’acides gras oméga-3 ou d’acides gras à chaîne courte obtenus par fermentation des fibres alimentaires semble donc être une approche anti-inflammatoire « logique ». Toutefois, des essais de qualité des oméga-3 se sont avérés négatifs et les essais de régimes riches en fibres peu démonstratifs, même si la supplémentation en certaines fibres fermentescibles pourrait être une piste pour l’avenir. Il ne s’agit donc pour le moment que d’une piste.

Sources : Chen, J & Vitetta, L. (2020). https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32395367 /  Canani, R & al. (2011). https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21472114 / recommandations ESPEN (2018) https://www.fmcgastro.org/texte-postu/postu-2018-paris/nutrition-et-mici-reco-espen-fer-vit-d/ 

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