Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin ?
Les recherches autour de l’alimentation dans le cadre des MICI sont multiples, notamment autour des contaminants chimiques. Le 6 juillet 2020, l’INRAE et l’école d’ingénieurs PURPAIN ont ouvert dans leur publication des pistes autour de l’influence des mycotoxines contenues dans le blé dans l’inflammation de la muqueuse intestinale. Mais qu’en est-il vraiment ? Que peut-on retenir de cette publication ?
Pour cela, nous avons demandé les avis des experts chercheurs de notre comité scientifique et de la diététicienne référente au sein de l’afa Crohn RCH.
D’après nos experts chercheurs du comité scientifique même si l’article est bon, il reste préliminaire et ne permet pas pour le moment d’en tirer de conclusions chez l’homme. Ces retours confortent les propos de Doriane Cotel, diététicienne au sein de l’association.
« Il est important de noter que ces tests furent réalisés chez des souris atteintes de MICI, non chez l’Homme. La piste reste donc à vérifier dans les MICI chez l’Homme comme l’indique la conclusion de l’article.
Globalement, les traitements chimiques des aliments visent entre-autre à détruire les mycotoxines. Autrement dit, le blé issu de l’agriculture biologique serait plus à risque de contenir ces mycotoxines. Cependant, l’agriculture biologique présente l’intérêt de diminuer d’autres contaminants, notamment phytosanitaires.
Face à ces deux « paradoxes », une conduite alimentaire flexible et variée reste probablement la plus adaptée. Voici quelques pistes :
- Choix de méthodes de production variées (agriculture traditionnelle, raisonnée, biologiques, locales et de saison)
- Consommation variée de céréales, blé/riz/maïs/quinoa pour les plus courantes avec leurs dérivés
- En cas de souhait de diminution ou de suppression du gluten, d’autres féculents peuvent être consommés tels que les pommes de terre, le manioc, l’igname et les légumes secs selon la tolérance digestive de chacun »
Malgré l’absence de conclusions chez l’Homme pour le moment, nous encourageons les équipes de chercheurs à continuer et engager des travaux approfondis sur les facteurs alimentaires dans les MICI.
Pour lire l’article : https://www.inrae.fr/actualites/contamination-aliments-base-cereales-nouveau-facteur-risque-maladies-inflammatoires-lintestin