Hépatik Girl, le théâtre et une MICI

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Marie-Claire Neveu, comédienne et autrice de la pièce décalée et engagée « Hépatik Girl », aborde avec une touche d’humour toutes les thématiques du quotidien avec une MICI ( vie sociale et affective, toilettes, prêt immobilier, scolarité, voyager, …).
Elle-même atteinte d’une MICI, elle s’inspire de son vécu pour sensibiliser et alerter sur ces maladies taboues.
Prochaines dates en bas de cette page !

 

Bonjour Marie-Claire, peux-tu te présenter et décrire ton parcours ?
Bonjour ! Je suis comédienne et autrice, mais j’aime me définir comme une artiste pluridisciplinaire. J’ai toujours fait de la musique et du théâtre, depuis l’enfance. Je me suis formée à la production, au scénario et à la réalisation audiovisuelle, tout en poursuivant les cours de théâtre et de chant.
Après mes études, j’ai travaillé plutôt sur les tournages, tout en développant mes projets qui alliaient écriture, voyage et documentaire, puis je suis revenue à la scène. J’avais besoin de revenir au corps, au jeu… J’ai donc continué de me former en tant que comédienne et j’ai monté une compagnie de spectacle vivant. 
« Après avoir tourné un premier solo, je développe aujourd’hui un nouveau seule-en-scène, sur lequel je travaille avec Tatiana Gousseff : « Hépatik Girl ».

La maladie a-t-elle changé quelque chose dans ta vie et comment ?
Il y a un avant et un après le diagnostic. J’ai été diagnostiquée jeune, à 14 ans, j’ai grandi avec mes maladies (une MICI + deux maladies auto-immunes et inflammatoires du foie). Les changements ont été multiples : mon rapport au corps, à la mort, à la vie, à l’alimentation, aux médicaments, à la médecine, à l’environnement, à la Terre… Je n’ai, de cesse, cherché à trouver du sens, une ou des causes de mes pathologies. Cette quête m’a permis de me réapproprier mon corps et mon histoire avec sérénité.

 Pourquoi est-ce important selon toi de mettre en avant ta maladie chronique de l’intestin via le biais du théâtre ?
J’avais besoin de le faire, tout simplement. C’est le moyen pour moi de faire de la maladie une source d’inspiration. J’aime, pardonnez-moi l’expression, « faire de l’or avec de la merde », littéralement parlant… Et c’est ce que j’ai fait avec « Hépatik Girl ».
J’ai choisi de m’emparer de mon expérience personnelle de la maladie et de la transformer en geste théâtral pour en faire un récit commun, puisque que dans nos sociétés occidentales la prévalence des MICI, ainsi que celle d’autres maladies inflammatoires et auto-immunes, augmente.

Comment allier maladie et théâtre ?
Quand j’ai été diagnostiquée, dans la tête d’adolescente que j’étais, j’ai eu peur que la maladie soit un frein à une carrière artistique car les effets secondaires des médicaments généraient des désagréments physiques qui m’ont longtemps complexée.  Ou encore un frein au voyage car j’étais dépendante d’un traitement à vie.
 Je refusais que la maladie m’empêche de vivre la vie que je voulais mener. Finalement, j’ai pu tout combiner.
Il m’a fallu quelques années pour gagner en confiance et inverser le game : être proactive, rebondir, faire de la contrainte de la maladie un appui pour mieux m’émanciper:
« Être malade » n’a finalement pas été un frein pour jouer, car d’une part, j’ai décidé que ça ne le serait pas, et d’autre part parce que j’ai la chance que mon état de santé soit bien stabilisé depuis des années.

Quel message souhaiterais-tu porter à travers ta pièce « Hépatik Girl » ?
Avec ma co-autrice et metteuse en scène Tatiana Gousseff, nous voulons parler d’un corps qui grandit avec et malgré des maladies silencieuses, détailler à quoi le corps sensible est confronté socialement et intimement, questionner les solutions thérapeutiques à une époque où on ne peut plus ignorer que la qualité de l’alimentation et l’environnement ont un réel impact sur notre santé. 

Je dénonce également combien « être malade » peut devenir un argument de discrimination dans nos sociétés, par exemple à l’occasion d’une recherche de prêt immobilier et du questionnaire médical alors imposé. La loi a un peu changé en 2022, c’est louable, mais le questionnaire médical n’est pas complètement supprimé, c’est une profonde injustice. C’est double peine pour les personnes atteintes de certaines pathologies pour lesquelles il n’y a généralement pas de considération du dossier au cas par cas. Bref, comme je le dis dans le spectacle : « pour vous assurer en cas de problème les assurances s’assurent d’abord que vous ne risquez pas d’avoir d’en avoir… des problèmes. » C’est absurde, mais c’est légal…

Quels sont tes projets ?
Je joue encore quelques dates de mon premier spectacle « Nina, des tomates et des bombes » en tournée et je me consacre pleinement à « Hépatik Girl ». J’ai la chance d’être soutenue par l’Adami Déclencheur et par les Associations AMFE et Albi.
Nous faisons une ultime lecture le Mardi 7 Février à 15h au Théâtre les Déchargeurs (Paris) puis nous serons en répétitions. Le spectacle se jouera ensuite au Festival le OFF d’Avignon 2023 du 7 au 29 Juillet 2023.

Site de Marie-Claire Neveu : https://www.marieclaireneveu.com/

HÉPATIK GIRL, une épopée auto-immune 

 STUDIO HÉBERTOT – PHÉNIX FESTIVAL 2023 – Paris (75)
Vendredi 9 Juin et Samedi 10 Juin – 19h / Dimanche 11 Juin – 17h
Billetterie : https://studiohebertot.com/spectacles/hepatik-girl/

LA FACTORY – CHAPELLE DES ANTONINS – Avignon (84)
Du 7 au 29 Juillet – 11h20
Billetterie : Bientôt disponible

 

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