Peut-on faire le ramadan avec une MICI ?

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De nombreux musulmans pratiquants atteints d’une MICI* (Crohn ou rectocolite hémorragique) s’interrogent sur les conséquences du jeûne sur la maladie.

Les personnes fragiles, âgées, atteintes de certaines pathologies ou encore les femmes enceintes peuvent être dispensées du jeûne. Dans le cas de certaines pathologies, notamment le diabète, le jeûne est possible à condition qu’il soit encadré par un médecin.

Il en est de même pour les MICI : il est nécessaire d’être accompagné par son médecin et un diététicien afin d’adapter et organiser les prises alimentaires nocturnes au transit digestif tout en couvrant au mieux les besoins nutritionnels.

En revanche, si ces apports :

  • ne peuvent pas couvrir les besoins nutritionnels (risque d’aggravation de l’état de santé, fatigue supplémentaire, déshydratation,…) ou
  • amplifient les symptômes digestifs ou difficultés déjà présentes (repas trop copieux et difficile à digérer, fréquence des selles augmentées, sommeil perturbé, etc.),

La conduite du jeûne pourra être discutée entre le pratiquant et l’équipe soignante.

 

*MICI : Maladie inflammatoire chronique de l’intestin

Repas et digestion

La faim et le jeûne favorisent des prises alimentaires nocturnes copieuses difficilement digérées par un tube digestif fragilisé par une MICI, même en rémission. De ce fait, en cas de poussée, ce type de prises alimentaires demande encore plus de travail digestif.

En pratique, les plats riches favorisent un nombre de selles élevé car ils augmentent le volume des selles et les contractions des intestins pendant la digestion. Il est important de bien fractionner et favoriser des repas de petit volume (soit 3 ou 4 prises sur la nuit) et de privilégier des aliments très digestes.

En effet, certains aliments ou préparations sont composés d’aliments inadaptés à certains symptômes. C’est le cas des légumes secs qui peuvent déclencher la production de gaz ou de ballonnements, les fruits et légumes crus qui peuvent favoriser des selles plus liquides et plus fréquentes.

En cas de perturbations fortes du transit, symptômes amplifiés ou sommeil trop perturbé, l’état de santé peut être altéré. La conduite du jeûne peut fragiliser, affaiblir, voire entrainer une moins bonne réponse aux traitements.

 

Hydratation

En période de rémission, il est indispensable de boire la nuit (pendant ou entre les repas) 1,5 à 2L de liquide et de préférence de l’eau.

En période de poussée, surtout en cas de diarrhées ou de fortes pertes de sang et/ou en cas de fortes chaleurs en journée, il est important d’augmenter les apports hydriques. Pour cela, les eaux minérales, sodas, tisanes, soupes tout au long de la nuit sont de précieux alliés. Ceci n’est pas toujours simple et peut être un véritable frein au jeûne.

 

La rupture du jeûne se composant de fruits secs (dattes), de boissons puis d’une soupe (chorba ou harira), il est à souligner que les boissons et la soupe participent à la couverture des besoins en eau. Les traditions sont donc adaptées pour répondre à l’épreuve nutritionnelle du jeûne.

 

Surveiller son poids

C’est un élément de contrôle à surveiller afin de s’ assurer de la stabilité du poids. Une perte de poids pourrait être soit le reflet d’une déshydratation, soit celui d’un amaigrissement lié à des apports alimentaires incorrects ou inadaptés.

Dans tous les cas, avant de commencer ou dans les premiers jours de jeûne il est possible de faire appel à un diététicien pour faire un bilan. Cela permet de s’adapter au mieux pour mener le jeûne dans les meilleures conditions ou l’arrêter d’un commun accord. Cette décision doit avant tout prendre en compte le bien-être physique et l’efficacité du traitement.

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