L’adolescent, la famille et la maladie intestinale

Qui est coupable ?

L’enfant qui « n’a rien dit alors qu’il avait mal« , le père qui n’est « jamais là« , ou la mère qui « n’est pas allée chez le bon médecin« … ou qui pensait « que l’enfant était un nerveux« . La ronde des coupables s’agrandit, le médecin « qui n’a pas tout de suite vu » et maintenant la médecine qui ne sait pas guérir. « Qu’avons-nous fait pour que notre enfant attrape ça » ? Le jour où on aura compris qu’il n’y a pas de coupable dans ces maladies, un pas essentiel sera franchi. C’est à partir de ce moment que l’on pourra cerner les difficultés.

Comment l’adolescent vit-il sa maladie ?

Chacun à sa façon, mais il y a quand même une spécificité liée à cet âge fragile. Si, comme on l’a dit, l’adolescent se trouve comme « un homard entre les deux carapaces« , comment le protéger ? Alors que précisément il ne veut plus l’être. Pour les vêtements, les sorties, les réunions, les excursions, les vacances, c’était vers ses copains qu’il se tournait et voilà qu’il a des rendez-vous chez le médecin, à l’hôpital, qu’on surveille ce qu’il mange, ce qu’il ne mange pas, qu’on compte le nombre de ses passages aux toilettes, qu’on inspecte ses selles, l’horreur pour lui !

Comment se voit-il ?

La diminution de la résistance physique, le retard en poids et en taille (en jargon médical retard staturo-pondéral), modifient les relations avec les autres. « Jusqu’à l’âge de 10 ans, j’étais le plus grand et le plus fort. Après, j’ai vu grandir les copains« . Si, par suite du traitement aux corticoïdes, une pilosité corporelle visible se développe et le visage s’arrondit, cet aspect est souvent mal vécu – par les filles et par les garçons – et une discussion serrée va s’engager sur la nécessité de poursuivre le traitement. Le retard pubertaire n’est en général pas évoqué spontanément par l’adolescent, mais le médecin doit arriver à aborder le problème, de préférence en dehors de la présence de la famille.

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