Neurostimulation vagale

Notre tube digestif est relié au cerveau par des millions de neurones via le nerf vague. Un chercheur américain, Dr Kevin Tracey, a mis en évidence des propriétés anti-inflammatoires de ce nerf. Ces propriétés pourraient être activées par des stimulations électriques afin de contrôler l’inflammation. Fort de ces constats, des études sont réalisées actuellement en France afin de mettre en avant le rôle de cette stimulation du nerf vague dans les MICI et la maladie de Crohn notamment.

Le nerf vague est un nerf crânien reliant le cerveau aux organes du corps, dont le système digestif. Par son biais, le cerveau et les intestins entretiennent une relation privilégiée sous la forme d’un réseau de communication à double sens : l’axe neuro-digestif.  Le cerveau est tenu au courant en permanence de l’état digestif, de l’activité du microbiote et des cellules immunitaires intestinales. En retour, le cerveau régule la digestion et peut déclencher des réactions immunitaires de défense.

Des dysfonctionnements de cet axe neuro-digestif seraient corrélés au syndrome de l’intestin irritable et aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). La stimulation de ce nerf vague – afin de retrouver une activité normale – est donc une piste thérapeutique dans la maladie de Crohn comme dans la RCH (rectocolite hémorragique). Selon Dr Kevin Tracey, le nerf vague serait le « bouton off » de l’inflammation.

La neurostimulation vagale (NSV) consiste en une stimulation électrique, fréquente et de faible intensité, du nerf vague. Pour cela, un fin filament est implanté autour du nerf vague dans le cou. Ce filament est relié à un générateur glissé sous la clavicule. Ce même générateur va émettre des impulsions électriques – toutes les 5 minutes par exemple – pour stimuler le nerf et potentialiser son rôle anti-inflammatoire.

Ainsi, le Pr Bruno Bonaz, au CHU Grenoble-Alpes, a mis en place une étude sur l’efficacité de la neurostimulation vagale sur 9 patients atteints de la maladie de Crohn. Les résultats sont encourageants : 6 patients sont en rémission avec cicatrisation des lésions depuis l’implantation en 2012. L’effet n’est pourtant pas immédiat, il faut attendre 2-3 mois avant d’observer une amélioration des symptômes.

Les patients traités témoignent d’une diminution significative de la douleur associée à un regain d’énergie. Ils rapportent aussi que la voix peut devenir transitoirement rauque pendant les courtes périodes de stimulation électrique.

En résumé, cette méthode apparait comme une alternative aux médicaments ou un complément des traitements existants afin d’en réduire les doses. Des études de plus grande envergure sont attendues afin de confirmer ces premiers résultats positifs et de déterminer avec précision les modalités d’utilisation – intensité et fréquence de stimulation.

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